Ils sont là, quelque part. Prendre, envahir, désacraliser, ils se donnent tous les droits.
Elle n'y comprend rien, elle a peur. Elle se sent coupable mais ne sais pas pourquoi..
Depuis ses premiers règles, elle s'est toujours sentie proie.
M. m'a raconté sa maladie mentale. La souffrance qui vient du regard des autres, quand elle sombre. La culpabilité d'être au fond.
Nous avons exploré d'autres récits. Des histoires de cycles et de nature. Nous avons imaginé des paroles d'ourse et de bradypus.
Le hub, celle sur qui tous peuvent compter, la travailleuse infatigable en tenue de camouflage. Une jambe pour le pilier de la tente, l'autre pour rester coquette.
Le ventre lourd, le corps usé, utilisé, transpercé. Une pesanteur dans la gorge. Envie obsédante de crier 'stop'.
Il n'existe que quand on le regarde, n'a pas de consistence. Les autres lui servent de miroir. Il se croit dieu Inca. D'autres le voient en clown.
Elle n'existe que quand elle materne. Elle se croit aimante mais quand elle s'installe dans l'autre, elle l'abîme.
Quand plus rien ne compte que dormir pour oublier le poids des pressions. Mais l'espoir persiste.
Vers 1900.
L'art est sa raison de vivre, mais elle n'a pas de moyens ni de reconnaissance. Quand elle se permet la rage, elle se retrouve dans un asile d'aliénées.
Elle finira dans une fosse commune, comme Camille Claudel et Séraphine Louis.
Ou aux oubliettes. Comme Margaret Macdonald. Hilma af Klint. Élisabteh Sonrel.
Destins calcinés.
Où sont les images qui valorisent les femmes d'âge mûr, qui les montrent sages, épanouies, créatrices ?
Inventons notre déesse de la ménopause : Climatère. Quel joli nom. Ses bouffées de chaleur sont des montées de puissance et ses rides des peintures de guerrière. Enracinée, musclée, elle assume sa poussée de testostérone. Elle exige qu'on lui laisse un espace d'expression. Elle ne se définit plus par les services qu'elle rend aux autres. Elle prend enfin le temps d'être.
Brûlée, cassée, réparée, écorchée, elle a traversé tous les orages.
Après avoir tout donné, elle ne demande qu'une chose: qu'on la laisse jubiler de tranquilité.
La cuisson de l'argile, qui peut monter jusqu'à 1300 degrés, modifie sa structure atomique. Je préfère approcher l'argile comme une chair. Je suis à la recherche de procédés permettant de la solidfier sans la chauffer.
Mes pièces ne sont pas destinées à durer des décénies, ni à être regardées, mais à vivre en compagnie des humains.
Éole se fache
Réalisé à l'atelier Fleurs d'Argile, chez Neusa Dias, Tonneins, 2022.
La voisine se donne des permission
Réalisée au stage Trouver le mouvement, Association 2jol, encadré par Laure Gaudebert, Castelnau de Montmiral, 2022.
Mama Bouddha
Réalisée au stage Tailler la pierre douce, chez Marie-Pierre Soulairol, 2022.
Cours de modelage du plâtre, chez AntoniA, Neuilly, 2023
Cours de modelage d'après modèle vivant, chez JC Mainardis, Paris, 2023
Cours de modelage Matière et Imaginaire, Paris, 2023