Des icônes en pèlerinage dans un monde trop raisonnable

     Je donne forme à des bouffées d'énergie psychique que nous matérialisions autrefois par des divinités ou des personnages de contes. Parce que les icônes font cruellement défaut dans mon quotidien.

     Je façonne mes pièces lors de méditations, de rituels où j'honore les travers des êtres humains, sans honte ni jugement. Les toucher, les caresser, c'est prendre conscience de leur existence, leur accorder du respect, du soin.

     Ces pièces sont destinées à exister dans des maisons, pour y dialoguer en silence avec des êtres vivants. Et à changer de foyer lorsque ce dialogue s'épuisera.

Benoîte

la peur des agressions

Ils sont là, quelque part. Prendre, envahir, désacraliser, ils se donnent tous les droits.

Elle n'y comprend rien, elle a peur. Elle se sent coupable mais ne sais pas pourquoi.. 

Depuis ses premiers règles, elle s'est toujours sentie proie.

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bipoles

M. m'a raconté sa maladie mentale. La souffrance qui vient du regard des autres, quand elle sombre. La culpabilité d'être au fond. 

Nous avons exploré d'autres récits. Des histoires de cycles et de nature. Nous avons imaginé des paroles d'ourse et de bradypus.

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double journée

Le hub, celle sur qui tous peuvent compter, la travailleuse infatigable en tenue de camouflage. Une jambe pour le pilier de la tente, l'autre pour rester coquette. 

Le ventre lourd, le corps usé, utilisé, transpercé. Une pesanteur dans la gorge. Envie obsédante de crier 'stop'.

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toxiques

Il n'existe que quand on le regarde, n'a pas de consistence. Les autres lui servent de miroir. Il se croit dieu Inca. D'autres le voient en clown.

Elle n'existe que quand elle materne. Elle se croit aimante mais quand elle s'installe dans l'autre, elle l'abîme.

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burn out

Quand plus rien ne compte que dormir pour oublier le poids des pressions. Mais l'espoir persiste.

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Camille craque

Vers 1900.

L'art est sa raison de vivre, mais elle n'a pas de moyens ni de reconnaissance. Quand elle se permet la rage, elle se retrouve dans un asile d'aliénées. 

Elle finira  dans une fosse commune, comme Camille Claudel et Séraphine Louis.

Ou aux oubliettes. Comme Margaret Macdonald. Hilma af Klint. Élisabteh Sonrel.

Destins calcinés.

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Climatère

Où sont les images qui valorisent les femmes d'âge mûr, qui les montrent sages, épanouies, créatrices ?

Inventons notre déesse de la ménopause : Climatère. Quel joli nom. Ses bouffées de chaleur sont des montées de puissance et ses rides des peintures de guerrière. Enracinée, musclée, elle assume sa poussée de testostérone. Elle exige qu'on lui laisse un espace d'expression. Elle ne se définit plus par les services qu'elle rend aux autres. Elle prend enfin le temps d'être.

 

Apprentissage

La voisine se donne des permissions

Ma voisine s'est donné la permission de devenir sculpteure à 50 ans. Elle est une inspiration puissante pour toutes celles qui n'osent pas.

Cette pièce en papier mâché est inspirée de la démarche de cette femme quand elle descend la rue dans le soleil de midi.

Réalisée au stage Trouver le mouvement, Association 2jol, encadré par Laure Gaudebert.

 

 

mama Bouddha

À la recherche d'une icone féminine de la sérénité. 

Où sont passées les grandes déesses de l'Antiquité ? Ishtar, Isis, Ereshkigal, Artémis, Hécate.

Réalisée au stage Tailler la pierre douce, chez Marie-Pierre Soulairol

 

Éole se fâche

Réalisé à l'atelier Fleurs d'Argile, chez Neusa Dias.